Le Bureau des Études Doctorales
a le plaisir de vous informer que
Monsieur Billel AROUFOUNE
doctorant au laboratoire « Institut méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication » (IMSIC),
rattaché à l’école doctorale 509 « sociétés méditerranéennes et sciences humaines »,
sous la direction de Monsieur Michel DURAMPART, professeur des universités à l’université de Toulon et Monsieur Laurent COLLET, professeur des universités à l’université Paul ValéryMontpellier 3,
soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention du doctorat en
Sciences de l’Information et de la Communication, sur le thème suivant :
« Étude de la radicalité à l’épreuve de l’information-communication :
Analyse des espaces et des formes d’expression audiovisuelle de la radicalité au Liban »,
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Mercredi 29 mars 2023 à 13h30 à l’université de Toulon, campus Porte d’Italie, bâtiment COUDON, salle CO 315,
devant un jury composé de :
Madame Béatrice FLEURY, professeure des universités, à l’université de Lorraine, rapporteur,
Monsieur Pascal MARCHAND, professeur des universités à l’université Paul Sabatier Toulouse 3, rapporteur,
Madame Béatrice DAMIAND-GAILLARD, professeure des universités à l’université de Rennes 1, Lannion, examinatrice,
Monsieur Michel DURAMPART, professeur des universités à l’université de Toulon, directeur de thèse,
Monsieur Laurent COLLET, professeur des unviersités à l’université Paul Valéry Montpellier 3, co-directeur de thèse,
Monsieur Joseph MOUKARZEL, professeur de communication à l’Université Antonine au Liban, membre invité.
La radicalité a envahi nos écrans. Dans les médias, les sujets sur la radicalité ne manquent pas à l’appel. Ici, des faits divers, des attentats terroristes et là des discussions politiques qui prennent des tournures démesurées. La radicalité est dans tous les espaces. Nous assistons au cours de ce dernier siècle à une « épidémie de violence ». De ce fait, est-ce dire que la radicalité est synonyme de violence ? Qu’est-ce que la radicalité ? Le terme est « obscurci par la controverse et la confusion ».
Ancré en sciences de l’information et de la communication, ce travail doctoral se propose d’apporter une contribution à même de suggérer des pistes de réflexion pour la discipline. Mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à un sujet qui interpelle de plus en plus de chercheurs et d’observateurs. Notre recherche porte sur la radicalité sous l’angle des sciences de l’information-communication, elle interroge et analyse des espaces et des formes d’expression audiovisuelle circulant dans l’espace public libanais et sur son Web. Ainsi, nous portons un intérêt particulier aux dispositifs de médiatisation. Par ailleurs, c’est entre les interstices des produits médiatiques, des relations ambiguës qu’entretiennent parfois les énonciateurs avec leur public, et des modalités de leur énonciation que nous trouvons la substance qui sert de support et de point d’appui à l’expression radicale. Il s’agit de l’image fixe et animée. Nous postulons que l’image, dans tout ce qu’elle a de signifiances et de portée est le support privilégié de la radicalité. C’est pourquoi notre problématique se présente comme suit : Dans une société multiculturelle comme le Liban et dans un contexte de clivage confessionnel et communautaire, comment les images fixes et animées sont-elles le vecteur favorable et spécifiquement révélatrices de l’expression de la radicalité ?
Le Liban est le pays des mémoires. Il est l’espace des ruptures, mais en même temps le « temple » de la cohabitation. C’est un pays où le passé se confond avec le présent. Où les personnes sont souvent renvoyées à leurs appartenances confessionnelles et communautaires. Quand un pays se compose de dix-huit communautés, quand un pays se fonde sur un « Pacte national » tacite qui partage l’hégémonie de l’État sur trois principales confessions, quand ce même pays a connu plusieurs épisodes de guerre fratricide, quand il fait face à des tensions transnationales tintées de problématiques géopolitiques glocalisées : comment la radicalité n’y trouve-t-elle pas son terreau ?
Nous observons le pays du Cèdre depuis la France, mais nous l’éprouvons aussi sur son sol. Afin de mener à bien cette recherche, nous avons constitué une méthodologie croisée, entre enquête par entretiens, observation « informelle » et analyse sémio-pragmatique de produits médiatiques récoltés sur le Web.
Ainsi, cette thèse est organisée sur deux grandes parties. Dans la première nous faisons un grand tour d’horizon autour de la radicalité. Ici, nous déconstruisons une pensée figée autour du concept pour proposer de l’approcher sous l’angle communicationnel. Cela nous permet d’appréhender le concept d’identité, de le requestionner à l’aune du contexte sociopolitique libanais et de proposer une réappropriation d’une proposition autour du « contrat de communication ». Enfin, une focale est faite sur les images qui circulent dans des espaces tels que le Liban ainsi que leur perception et les représentations médiatiques et médiatisées auxquelles elles renvoient. Dans la seconde partie, nous présentons dans un premier temps notre cadre méthodologique. Nous interrogeons ainsi notre rapport au terrain pour montrer comment notre confrontation avec lui nous permet d’avancer dans le cheminement de la recherche. Dans un second temps, nous discutons des matériaux du corpus et de leur intérêt dans le processus de compréhension que nous avons amorcé. Vient dans un troisième temps la restitution des saillances de la recherche qui montrent en quoi la radicalité est le levier de dévalorisation de l’autre et de survalorisation de soi au prisme de formes d’expression audiovisuelles. Enfin, un bilan général est fait, il présente les apports de ce travail et ses limites.
Study of Radicality in information-communication : Analysis of the spaces and audiovisual expression forms of radicaliy in Lebanon.
Radicality has invaded our screens. In the media, there is no shortage of stories about radicalism. Here, news items, terrorist attacks, and there, political discussions that get out of hand. Radicality is everywhere. In the last century we have witnessed an ‘epidemic of violence’. Does this mean that radicality is synonymous with violence? What is radicality? The term is « clouded by controversy and confusion ».
Rooted in the information and communication sciences, this PhD thesis aims to make a contribution that will suggest avenues of reflection for the discipline. But also for all those who are interested in a subject that is of concern to more and more researchers and observers. Our research focuses on radicality from the perspective of information-communication sciences, it questions and analyses the spaces and forms of audiovisual expression circulating in the Lebanese public space and on its Web. Thus, we are particularly interested in the devices of mediatization. Moreover, it is between the interstices of media products, the ambiguous relations that enunciators sometimes maintain with their public, and the modalities of their enunciation that we find the substance that serves as a support and a fulcrum for radical expression. This is the fixed and animated image. We postulate that the image, in all its signifiances and scope, is the privileged support of radicality. This is why our problematic is as follows: In a multicultural society like Lebanon and in a context of confessional and communal cleavage, how are still and moving images the favourable and specifically revealing vector of the expression of radicality?
Lebanon is the country of memories. It is the space of ruptures, but at the same time the « temple » of cohabitation. It is a country where the past merges with the present. It is a country where the past merges with the present, where people are often referred to their confessional and community affiliations. When a country is made up of eighteen communities, when a country is based on a tacit ‘national pact’ that shares the hegemony of the state over three main denominations, when this same country has experienced several episodes of fratricidal war, when it faces transnational tensions tinged with glocalized geopolitical issues: how can radicalism not find its breeding ground there?
We observe the country of the Cedar from France, but we also experience it on its soil. In order to carry out this research, we have developed a cross-methodology, between interview surveys, « informal » observation and semio-pragmatic analysis of media products collected on the Web.
Thus, this thesis is organised in two main parts. In the first part we take a broad look at radicality. Here, we deconstruct a fixed thought around the concept to propose to approach it from a communicational angle. This allows us to apprehend the concept of identity, to question it in the light of the Lebanese socio-political context and to propose a re-appropriation of a proposal around the « communication contract ». Finally, we focus on the images that circulate in spaces such as Lebanon as well as their perception and the media and mediatized representations to which they refer. In the second part, we first present our methodological framework. We thus question our relationship with the field to show how our confrontation with it allows us to advance in the research process. Secondly, we discuss the materials in the corpus and their interest in the process of understanding that we have begun. In the third part, we present the highlights of the research, which show how radicality is a lever for devaluing the other and overvaluing oneself through the prism of audiovisual forms of expression. Finally, a general assessment is made, presenting the contributions of this work and its limitations.