Le Bureau des Études Doctorales a le plaisir de vous informer que
Monsieur Jordan MOUREAUX
doctorant au Laboratoire d’Economie Appliquée au Développement (LEAD – EA 3163)
rattaché à l’école doctorale 509 « Sociétés méditerranéennes et sciences humaines »,
sous la direction de Madame Alexandra Schaffar, professeure des universités
et Monsieur Christophe Van Huffel, maître de conférence, co-encadrant, à l’université de Toulon soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention
du doctorat « Sciences économiques », sur le thème suivant :
« Universités, spécialisation et développement économique régional »,
Mercredi 14 décembre 2022 à 14h00 à l’université de Toulon, campus porte d’Italie, centre-ville, salle FA 501,
devant un jury composé de :
Madame Rachel Guillain, professeure des universités, Université de Bourgogne, rapporteur,
Madame Faridah Djellal, professeure des universités, Université de Lille, rapporteur,
Monsieur Sébastien Bourdin, professeur, EM Normandie, suffragant,
Madame Alexandra Schaffar, professeure des universités, Université de Toulon, directrice de thèse,
Monsieur Christophe Van Huffel, maître de conférences, Université de Toulon, co-encadrant.
Résumé :
Cette thèse se focalise sur la contribution des universités françaises au développement économique local. Le premier chapitre va dépeindre la situation actuelle des universités françaises en s’intéressant à leur efficience et en dressant un classement de celles-ci. Par la suite, nous nous sommes concentrés sur les raisons susceptibles d’expliquer pourquoi la majorité des universités françaises apparaissaient comme étant relativement inefficientes. L’étude des universités françaises, par une analyse semi-paramétrique pour l’année 2014, met en évidence des différences d’efficience selon la taille, la typologie et le territoire d’accueil des universités. Nous observons que les petites universités présentent plus de facilités que les grandes universités pour ce qui est de l’optimisation du rapport entre leurs ressources et leurs productions en matière d’enseignement et de recherche. Toutefois, une université efficiente et de petite taille génèrera toujours moins de connaissances ainsi qu’un stock de capital humain qui sera toujours moindre qu’une université inefficiente mais dotée d’effectifs importants.
Le second chapitre va présenter les travaux empiriques relatifs aux effets de débordements des connaissances universitaires sur l’entrepreneuriat local. Au sein de ce chapitre nous cherchons, en observant les travaux précédemment réalisés, à comprendre comment une université peut, par ses activités de formation et de recherche, contribuer au développement économique. Cette relation est souvent perçue comme automatique et l’incitation à poursuivre des études supérieures est considérée comme une nécessité aussi bien au niveau de l’individu qu’au niveau de l’intérêt général. La relation multipartite qui implique les universités, les entreprises et plus globalement les acteurs du territoire, est basée sur l’utilisation de la connaissance.
Le troisième et le quatrième chapitre sont consacrés à l’étude de ces effets de débordements ou spillovers de connaissance. L’objectif principal de ce travail de thèse est d’étudier l’effet et la portée des spillovers spécialisés de connaissance, d’origine universitaire, sur les créations d’entreprises hautement et faiblement intensives en connaissance. La constitution d’une base de données originale, pour l’année 2017 et pour 34 075 communes françaises, a été nécessaire. A l’aide de modèles économétriques, notre étude met en évidence des résultats qui confirment la présence des spillovers spécialisés de connaissance sur le territoire français et qui valident l’hypothèse de décroissance spatiale de ces spillovers. Le type de connaissance ainsi que la distance sont bien des éléments significatifs dans l’étude des spillovers, puisque nous pouvons observer des distinctions suivant les diverses combinaisons. Les variables concernant les externalités de connaissance, qui sont approximées par les étudiants et les diplômés des quatre grandes disciplines universitaires, sont toutes positives et significatives pour les communes situées à moins de 90 kilomètres des sources de production des connaissances. La prise en compte de la spécialisation des universités et des entreprises permet d’observer des différences mineures quant à la portée et à l’intensité des spillovers de connaissance sur le territoire. Les créations d’entreprises basées sur l’utilisation du savoir sont ainsi favorisées par la proximité géographique aux sources de production des connaissances.
Abstract :
Universities, specialization and regional economic development
This thesis focuses on the contribution of French universities to local economic development. The first chapter will depict the current situation of French universities by looking at their efficiency and ranking them. Thereafter, we focus on the reasons why the majority of French universities appear to be relatively inefficient. The study of French universities, through a semi-parametric analysis for the year 2014, highlights differences in efficiency according to the size, typology and host territory of universities. We observe that small universities have more facilities than large universities in terms of optimizing the ratio between their resources and their teaching and research output. However, an efficient, small university will always generate less knowledge and a smaller stock of human capital than an inefficient, large university.
The second chapter will present empirical work on the spillover effects of university knowledge on local entrepreneurship. In this chapter we seek, by looking at the work previously done, to understand how a university can, through its training and research activities, contribute to economic development. This relationship is often seen as automatic, and the incentive to pursue higher education is seen as a necessity at both the individual and public interest levels. The multi-stakeholder relationship that involves universities, companies and more globally the actors of the territory, is based on the use of knowledge.
The third and fourth chapters are devoted to the study of these spillover effects of knowledge. The main objective of this thesis is to study the effect and scope of specialized knowledge spillovers, of university origin, on the creation of high and low knowledge-intensive firms. The constitution of an original database, for the year 2017 and for 34,075 French municipalities, was necessary. Using econometric models, our study highlights results that confirm the presence of specialized knowledge spillovers on the French territory and validate the hypothesis of geographical decrease of these spillovers. The type of knowledge as well as the distance are indeed significant elements in the study of spillovers, since we can observe distinctions according to the various combinations. The variables concerning knowledge externalities, which are approximated by students and graduates of the four major academic disciplines, are all positive and significant for municipalities located within 90 kilometers of the sources of knowledge production. Taking into account the specialization of universities and firms, minor differences can be observed in the scope and intensity of knowledge spillovers on the territory.
The creation of firms based on the use of knowledge is thus favoured by their geographical proximity to the sources of knowledge production.