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Soutenance de doctorat – Madame Linda BOUCHKARA

Le Bureau des Études Doctorales

a le plaisir de vous informer que

Madame Linda BOUCHKARA

doctorante au Laboratoire d’Economie Appliquée au Développement (LEAD – EA 3163)

rattachée à l’école doctorale 509  « Sociétés méditerranéennes et sciences humaines »,

sous la direction de Monsieur Philippe GILLES, professeur des universités à l’université de Toulon et Monsieur Yusuf KOCOGLU, maître de conférences à l’Université de Toulon, co-encadrant,

soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention

du doctorat « Sciences économiques », sur le thème suivant :

« Institutions, Développement et Croissance – L’inclusivité comme condition à la soutenabilité économique »

*****

Jeudi 4 avril 2024 à 14h00 à l’université de Toulon, campus Porte d’Italie, bâtiment FARON, salle FA 601

devant un jury composé de :

Madame Karine GENTE, professeure à l’Université de Aix-Marseille, rapporteur,

Monsieur Giscard ASSOUMOU-ELLA, professeur à l’université Omar Bongo, Libreville, Gabon, rapporteur,

Madame Sylvie THORON, professeure à l’Université de Paris-Est, Créteil,

suffragante,

Monsieur Claude MENARD – professeur émérite à l’Université de Paris 1, Panthéon- Sorbonne,

suffragant,

Madame Cécile BASTIDON, maître de conférences, HDR, à l’université de Toulon, suffragante,

Monsieur Philippe GILLES, professeur à l’université de Toulon, directeur de thèse,

Monsieur Yusuf KOCOGLU, maître de conférences à l’Université de Toulon, co-encadrant.

Résumé :

L’objectif de cette thèse est de répondre aux questions de savoir : en quoi les institutions dites « inclusives » sont-elles fondamentales à l’atteinte d’une croissance et d’un développement économiques de long terme ? Quels sont les effets de ces institutions sur la soutenabilité de la croissance et sur le développement à long terme ?

La première partie consiste à exposer les fondements théoriques et empiriques qui sont à l’origine de l’importance des institutions dans le processus de développement économique. La seconde partie permet d’approfondir notre analyse en nous focalisant sur la nature des institutions économiques, sociales et politiques, qui expliquent, fondamentalement, les écarts de développement entre les pays en utilisant la grille d’analyse consistant à expliquer la nature et le fonctionnement des institutions « inclusives » et « extractives » qui ont, à travers l’histoire, assuré ou empêché le développement économique. Pour cela, nous présentons dans le chapitre 1 le cadre théorique et empirique au sein duquel nous traitons des fondements à l’origine de l’importance de l’Etat de droit en tant que paramètre clé des institutions inclusives puis, de l’Etat de droit, à l’origine des performances en termes de croissance économique de long terme des institutions inclusives. Nous effectuons ensuite, dans le chapitre 2, une étude économétrique analysant la façon dont les institutions inclusives, caractérisées par l’Etat de droit, influent sur le niveau de richesse par habitant dans un échantillon de 58 pays, composé de 30 pays émergents et en développement et de 28 pays développés, sur la période allant de 1995 à 2020. Nous divisons la période d’étude en deux sous périodes : 1995 – 2009 et 2009 – 2020 afin de prendre en compte l’effet de la crise économique et financière mondiale de 2008 – 2009. Nous utilisons le modèle « autorégressif à retards échelonnés » (ARDL). Les résultats suggèrent que l’amélioration de l’Etat de droit a un effet plus important sur le niveau de richesse par habitant au sein des pays émergents et en développement, comparativement aux pays développés caractérisés par un degré d’inclusivité institutionnelle élevé. Les résultats montrent également que les pays développés disposent d’une capacité de résilience institutionnelle élevée face aux chocs découlant de la crise économique et financière de 2008 – 2009, contrairement aux pays émergents et en développement pour lesquels l’amélioration de la résilience institutionnelle aux chocs économiques nécessite le renforcement du degré d’inclusivité institutionnelle.

Dans la troisième partie, nous traitons de l’inclusivité comme fondement à la soutenabilité économique. Pour ce faire, le chapitre 1 permet de montrer en quoi la croissance inclusive constitue une croissance qui est à l’origine de la soutenabilité économique, cette dernière permettant le soutien de la croissance économique de long terme tout en assurant une répartition équitable des gains de bien-être et des efforts ainsi qu’une correction d’éventuels déséquilibres par le système. Le chapitre 2 permet ensuite de montrer en quoi les institutions sont un moyen de parvenir à l’inclusivité. Pour ce faire, nous effectuons une étude économétrique visant à analyser la relation entre l’inclusivité des institutions et la croissance inclusive sur un échantillon de 51 pays, parmi lesquels 23 pays sont des pays émergents et en développement et 28 pays sont des pays développés, sur la période allant de 2000 à 2020. Nous utilisons la méthode des moments généralisés en deux étapes. Cette analyse indique que le développement de l’inclusivité institutionnelle par le biais de l’amélioration des mesures institutionnelles visant notamment à renforcer la stabilité gouvernementale, à lutter contre la corruption ou encore à renforcer la responsabilité démocratique, entraîne une évolution incontestable vers une croissance plus inclusive donc plus durable dans ces pays.

Abstract :

Institutions, Development and Growth – Inclusiveness as a condition for economic sustainability

The aim of this thesis is to answer the following questions: in what way are so-called ‘inclusive‘ institutions fundamental to achieving long-term economic growth and development? What are the effects of these institutions on the sustainability of growth and long-term development?

The first part sets out the theoretical and empirical underpinnings of the importance of institutions in the process of economic development. The second part allows us to deepen our analysis by focusing on the nature of the economic social, and political institutions that fundamentally explain the development gaps between countries, using the analytical grid that consists of explaining the nature and functioning of the ‘inclusive‘ and ‘extractive‘ institutions that have throughout history, ensured, or prevented economic development. To this end, in Chapter 1 we present the theoretical and empirical framework within which we discuss the reasons behind the importance of the rule of law as a key parameter of inclusive institutions, and then the rule of law behind the performance of inclusive institutions in terms of long-term economic growth. In Chapter 2, we then carry out an econometric study analyzing how inclusive institutions characterized by the rule of law, influence the level of wealth per capita in a sample of 58 countries, made up of 3 emerging and developing countries and 28 developed countries, over the period from 1995 to 2020. We divide the study period into two sub-periods: 1995 – 2009 and 2009 – 2020 to take into account the effect of the global economic and financial crisis of 2008 – 2009. We use the ‘autoregressive distributed lag’ (ARDL) model. The results suggest that improvements in the rule of law have a greater effect on the level of wealth per capita in emerging and developing countries, compared with developed countries characterized by a high degree of institutional inclusiveness. The result also show that developed countries have a high level of institutional resilience to the shocks arising from the economic and financial crisis of 2008 – 2009, unlike emerging and developing countries, where improving institutional resilience to economic shocks requires strengthening the degree of institutional inclusiveness.

In the third part, we discuss inclusiveness as a basis for economic sustainability. To this end, Chapter 1 shows how inclusive growth constitutes growth that is at the origin of economic sustainability, the latter making it possible to support long-term economic growth while ensuring an equitable distribution of welfare gains and efforts as well as correction of possible imbalances by the system. Chapter 2 then shows how institutions are a means of achieving inclusiveness. To do this, we carry out an econometric study to analyze the relationship between institutional inclusiveness and inclusive growth in a sample of 51 countries, of which 23 are emerging and developing countries and 28 are developed countries, over the period from 2000 to 2020. We use the two-step system generalized method of moments. This analysis indicates that the development of institutional inclusiveness through the improvement of institutional measures aimed in particular at strengthening government stability, combating corruption, or reinforcing democratic accountability, leads to a clear move towards more inclusive, and therefore more sustainable, growth in these countries.